dimanche 1 janvier 2012

Quel monde sauvage !




Moi,




Je déteste la poésie. Cette espèce de liqueur sucrée, bienveillante et harmonieuse. Même quand le dormeur est mort, c'est beau... le cancre devient l'égérie d'une génération de feignant et l'albatros l'interprète de la condition humaine. Affligeant ! Et il y en a de tous genres : des pitoyables lyriques, des pompeuses épiques, des fastidieuses engagées, des assommantes spirituelles ; mais j'ai remarqué qu'elles avaient toutes un point commun, avec les douleurs lombaires... à chaque fois que j'en lis une, j'ai l'impression qu'on m'enfonce une aiguille à tricoter dans les reins, et qu'on tourne encore et encore comme pour atteindre mes ovaires. Donc vous imaginez bien que j'ai rapidement arrêté d'en lire ; non pas pour la tristesse que provoquerait en moi l'idée de ne plus pouvoir enfanter et perdre l'usage de mon périnée sous l'effet de contractions déchirantes, mais pour ne plus ressentir cette affreuse douleur intellectuelle.



Oui, car je déteste également les enfants... surtout le mien. Toute femme normalement constituée, que l'on n'aurait pas préalablement endoctriné à coup de Blanche Neige, de poupée et de robe blanche, et à qui l'on aurait avoué la vérité dès sa plus tendre enfance, n'irait pas s'infliger un tel supplice. L'éducation à la maternité est un mensonge éhonté qui se doit d'être rectifié avant qu'il ne soit trop tard.


Les 4 grandes étapes pour un conditionnement anti-gnard :

1/ Au petit matin, faites tranquillement réveiller votre fille par un paisible film sur les joies de l'accouchement : des contractions, à la reconstruction périnéale, en passant par l'épisiotomie, cette vision devrait réussir à réinstaurer à ses yeux, un fond d'exactitude.

2/ Pensez également à briser et à détruire les objets auxquels votre enfant tient le plus ; sous son regard impuissant, de préférence, et en le regardant avec un large sourire.

3/ Plus tard, au cours de son adolescence, alors que son sommeil est à son apogée, réveillez-le, quelques mois durant, par des cris et des pleures stridents, plusieurs fois par nuit, tout en l'obligeant à changer les draps dans lesquels vous n'omettrez pas d'uriner.

4/ À cette même période (dangereuse, puisque votre descendance est à maturité sexuelle), simuler quelque temps un accident cérébral afin de l'obliger à assumer l'ensemble de votre entretien quotidien. Parcours classique à suivre à la lettre, pour optimiser les chances de réussite :

- toilettage matinal suite à une nuitée gastrique mouvementée et nettoyage du linge  
- préparation des repas et mise en bouche, avec vomissements explosifs
- habillage par raideur corporelle et agitation frénétique
- hurlements déraisonnés, lors des périodes de repos
         
Dans l'objectif d'améliorer encore davantage l'efficacité de cette pédagogie, n'oubliez pas de terminer chacune de ces 4 étapes par une explication simple mais concise, permettant votre démon de faire le lien entre ces actions menées (pour son bien) et l'arrivée d'un enfant dans une vie paisible. Cette corrélation facilitera chez votre progéniture un refus viscéral d'engendrer un jour, mais également le recentrage de sa colère sur une chimère plutôt que sur vous.


Je n'ai malheureusement pas parfaitement pu appliquer cette méthode à mon enfant, qui est un garçon. Il faut bien préciser que le succès de cet enseignement est bien moindre chez les phallocrates : pulsions sexuelles démesurées, sens des responsabilités inexistant, sentiment de supériorité constant, prise d'initiative déplorable, un égoïsme certain, le mensonge pour parole et une empathie absente. Je ne met pas en contraste la femme, soumise et apathique, mais j'attire simplement votre attention sur la faiblesse de cette méthode. Ne désespérez pas, la castration chimique finira bien par être obligatoire ! Je vous entend déjà vous écriez « elle est folle... ce serait la fin de l'être humain ! ». Si seulement... Au moins on n'aurait plus à lire les blogs larmoyants de notre espèce dégénérée.


Oui, car je déteste aussi les blogs... surtout ceux où les gens racontent leur vie médiocre en l'illustrant de photos floues et mal cadrées. Ces moments d'intimité qui font l'objet d'une description enthousiasmée, ces passions lamentables exposées comme des trésors, ces décorations affreuses qui décorent vos pages, ces recettes de cuisine immangeables qui nous empoisonnent... on s'en fout ! Trouvez-vous des amis, un psy ou un chien à qui raconter vos plates histoires. On passe d'un blog à l'autre, et on s'emmerde. De temps à autre on tombe sur un recueil plus piquant, où la complaisance laisse place aux sarcasmes, à l'impertinence et aux persiflages, comme celui de Mademoiselle Hormone Polypeptidique , qui bafoue l'amour, crache sur l'amitié et défèque sur l'enfantement. À première vue, elle semble incarner un écrit sagace, brutal et immoral qui se veut pourfendeur du couple, de la maternité et de la sociabilité et voilà qu'elle fête son énième article en dévoilant à ses lecteurs son visage de midinette ! Louant son amour pour Monsieur Porte Postiche, elle renoue avec le mâle de l'espèce humaine en nous servant une écœurante manifestation d'affection... serais-je la dernière à vouer une aversion morbide pour l'ensemble du genre humain ?! Mais regardez donc... je suis même obligée de partager ces pages avec un bande de dégénérés consanguins : un ennemi du mercantilisme et du bon goût littéraire, une chemise noire de la condescendance, un barde de la concupiscence et d'autres Hommes de lettre fastidieux.


Oui, car en plus je me déteste moi...



Nousantra



4 commentaires:

  1. Nouhanda, soit le père de mes enfants. repeuplons ensemble la planète d'extrémistes aigris...
    en plus t'es doué pour ca! One shot, one child!

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  2. Profites-en pour ramener ta cousine Mlle Vasopressine, pour un Gang-Bang révolutionnaire...
    On y pendra quelques bourgeois(es)! One shot, one killed!

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  3. Un simple regard sur le monde peut faire l'effet d'une ligature des ovaires. Malheureusement, il semble que ce ne soit pas donné à tout le monde.
    Bientôt 7 milliards, réjouissons-nous du pouvoir de la vie qui nous force déjà à nous entasser les uns sur les autres et à se disputer l'énergie nécessaire à nos besoins et autres petits plaisirs... comme celui d'écrire un blog.

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  4. Ne soyons pas si dure avec nos congénaires, car il y a de la place pour tout le monde sur cette terre... pourvu qu'on se débarrasse des Autres évidemment !!!

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