Tel le
Cerbère protégeant les portes des Enfers, les chiennes de garde de
l'Alysée assurent la protection des Dogmes souverains. Couchées sur
les berges de la Peine, attachées par des chaînes de serpents,
elles veillent sur le Palais présidentiel. Comme Hadès, notre
omniprésident a su dresser ses monstres à l'exécution des plus
basses œuvres... Ces chiennes féroces aux dents noires et acérées,
attendent, tapis dans leur antre, que les ombres s'approchent, avant
de les mordre jusqu'à la moelle osseuse, leur injectant un poison
mortel. Elles ont été choisi pour leur agressivité, leur manque
total d'empathie et leur pugnacité.
L'une
d'entre elles, la Morgano, se voit confier le don de violence. Les
dents longues, la mâchoire béante, et l'écume aux lèvres, cette
hydre est une des plus féroces que son maître ait eu à flatter...
prête à se sacrifier pour son Dieu, celui-ci doit d'abord appliquer
une flatterie, une caresse sur la nuque de l'animal afin de gagner sa
docilité. L'enjeu est de taille car il manque d'y perdre son bras
droit à chaque tentative ! Mais une fois la bête soumise, sa
cruauté face à l'ennemi ne connaît plus aucune limite. Crachant
les feus éternels sur celui qui oserait penser du mal, chuchoter des
malices, ou montrer une quelconque hostilité envers son roi, elle
fait subir les pires supplices, non sans une lente cruauté. Quelques
Hercules ont su garder sa grande gueule fermée le temps d'une
attaque furtive, mais sans jamais risquer l'assaut frontal... par
chance cette chimère peu subtile, démunie face aux stratégies les
plus simples, se voit affaiblie par toutes manœuvres suscitant son
intellect. Il s'agit donc d'éviter les morsures fatales de cette
vulgaire brute en maniant ingénieusement un lexique
pluri-syllabique !
La Pécrasse
quant à elle, ne se laissera pas abuser par une modeste syntaxe.
C'est la chienne la plus sournoise et la plus opportuniste de la
troupe. Le tyran n'a eu qu'à lui offrir quelques proies gauchistes
en lui promettant bien d'autres pitances à condition qu'elle
s'exécute à chaque fois qu'il en aurait besoin. Arriviste, elle a
un flaire infaillible pour débusquer les meilleures prises. Peu
appréciée et jalousée par ses congénères à cause de
l'excellence de son pédigrée, son regard reste sa meilleure arme.
Elle trompe ses victimes par une apparence soignée, un poil lisse et
un air innocent, alors que ses yeux figés, impassibles, transforme
quiconque croise son regard en une statut de pierre, emprisonnant
l'âme du défunt dans une souffrance sans fin. Sentinelle percutante
d'une meute sanguinaire, elle grimpe l'échelle de la hiérarchie
aussi rapidement qu'elle verse le sang. Son pêché :
l'orgueil ! Tel Narcisse, la créature se laisserait mourir à
la contemplation de son image si vous lui présentiez un miroir...
L'Adati est
la moins fidèle des trois. Cette chienne de garde se laisse
facilement approcher, caresser, avant d'enfoncer ses crocs dans
votre dos au moment où vous vous y attendez le moins. Elle chasse de
préférence les proies faibles, fragiles, ou mourantes, se
fortifiant ainsi de leur chaire, elle peut ensuite traquer de plus
gros gibiers. Engeance des plus sauvage, trop récemment
domestiquée, elle fût cédée au monarque dans l'unique but de
fédérer les hordes de sa propre espèce. Malheureusement, cette
dragonne indisciplinée ébranle la confiance de son maître en
frappant à plusieurs reprises dans ses propres rangs. Sa Seigneurie
ayant décidé de changer son image en luttant pour un nationalisme
basique, les origines ethniques d'Adati ont eu raison de sa
légitimité aux portes du palais. Aujourd'hui lynchée par les
"siens",
elle se réfugie dans un territoire où elle a su soumettre la
population, par sa fourberie et son hypocrisie. Sautant à la gorge
du premier vassal qui tenterait de convoiter son sol, seul son ancien
maître peut encore s'approcher sans redouter sa puissante mâchoire.
Mais comme tout agent du Diable, sa cupidité reste sa plus grande
faiblesse. Armez-vous d'or et d'argent et la créature vous suivra
jusque dans les tréfonds de l'Enfer.
Au-delà
des idées et des valeurs défendues, ces chiennes sont le pire fléau
pour leur sexe. Courbant l'échine pour mieux se faire battre,
obéissant aveuglément, ou se sacrifiant pour la gloire de leur
Maître, elles se condamnent à un mépris général, desservant
ainsi les intérêts du sexe "faible".
La politique du mâle dominant mène la majorité d'entre elles à
l'abattage, en les boutant au front, sur les premières lignes, vers
un massacre certain.
Mais
les murs de l'Empire ont tremblé ces derniers jours, car la gente
féminine réagit ! Quelques unes affronteront les vieux mâles
de l'armée personnelle de l'Empereur lors de la prochaine bataille
législative, au risque de perdre leur place au sein du camp.
Profitons
donc de cette opportunité pour nous munir de nos fourches et de nos
haches afin de pourfendre l'enceinte fragilisée de cette forteresse
illégitime. Pendons les traîtres et redonnons le pouvoir à un
peuple asphyxié, et meurtri. Éventrons ces chiennes, symbole de
soumission et de malveillance, et rendons sa dignité à une Patrie
trop longtemps fourvoyée. Ils ne parviendront jamais à étouffer
tous ces brasiers de colère qui s'allument sur nos terres... nous
sommes bien trop nombreux... bien plus qu'eux... il ne nous reste
plus qu'à en prendre conscience !
Nouwanda
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire