Moi,
Je déteste
la poésie. Cette espèce de liqueur sucrée, bienveillante et
harmonieuse. Même quand le dormeur
est mort, c'est beau... le cancre
devient l'égérie d'une génération de feignant et l'albatros
l'interprète de la condition humaine. Affligeant ! Et il y en a
de tous genres : des pitoyables lyriques, des pompeuses épiques, des fastidieuses engagées, des assommantes spirituelles ; mais j'ai
remarqué qu'elles avaient toutes un point commun, avec les douleurs
lombaires... à chaque fois que j'en lis une, j'ai l'impression qu'on
m'enfonce une aiguille à tricoter dans les reins, et qu'on tourne
encore et encore comme pour atteindre mes ovaires. Donc vous imaginez
bien que j'ai rapidement arrêté d'en lire ; non pas pour la
tristesse que provoquerait en moi l'idée de ne plus pouvoir enfanter
et perdre l'usage de mon périnée sous l'effet de contractions
déchirantes, mais pour ne plus ressentir cette affreuse douleur
intellectuelle.
Oui, car je
déteste également les enfants... surtout le mien. Toute femme
normalement constituée, que l'on n'aurait pas préalablement
endoctriné à coup de Blanche Neige, de poupée et de robe blanche,
et à qui l'on aurait avoué la vérité dès sa plus tendre enfance,
n'irait pas s'infliger un tel supplice. L'éducation à la maternité
est un mensonge éhonté qui se doit d'être rectifié avant qu'il ne
soit trop tard.
Les 4
grandes étapes pour un conditionnement anti-gnard :
1/ Au petit
matin, faites tranquillement réveiller votre fille par un paisible
film sur les joies de l'accouchement : des contractions, à la
reconstruction périnéale, en passant par l'épisiotomie, cette
vision devrait réussir à réinstaurer à ses yeux, un fond
d'exactitude.
2/ Pensez
également à briser et à détruire les objets auxquels votre enfant
tient le plus ; sous son regard impuissant, de préférence, et
en le regardant avec un large sourire.
3/ Plus
tard, au cours de son adolescence, alors que son sommeil est à son
apogée, réveillez-le, quelques mois durant, par des cris et des
pleures stridents, plusieurs fois par nuit, tout en l'obligeant à
changer les draps dans lesquels vous n'omettrez pas d'uriner.
4/ À cette
même période (dangereuse, puisque votre descendance est à maturité
sexuelle), simuler quelque temps un accident cérébral afin de
l'obliger à assumer l'ensemble de votre entretien quotidien.
Parcours classique à suivre à la lettre, pour optimiser les chances
de réussite :
- toilettage matinal suite à une nuitée gastrique mouvementée et nettoyage du linge
- préparation des repas et mise en bouche, avec vomissements explosifs
- toilettage matinal suite à une nuitée gastrique mouvementée et nettoyage du linge
- préparation des repas et mise en bouche, avec vomissements explosifs
- habillage
par raideur corporelle et agitation frénétique
- hurlements
déraisonnés, lors des périodes de repos
Dans
l'objectif d'améliorer encore davantage l'efficacité de cette
pédagogie, n'oubliez pas de terminer chacune de ces 4 étapes par
une explication simple mais concise, permettant votre démon de faire
le lien entre ces actions menées (pour son bien) et l'arrivée d'un
enfant dans une vie paisible. Cette corrélation facilitera chez
votre progéniture un refus viscéral d'engendrer un jour, mais
également le recentrage de sa colère sur une chimère plutôt que
sur vous.
Je n'ai
malheureusement pas parfaitement pu appliquer cette méthode à mon
enfant, qui est un garçon. Il faut bien préciser que le succès de
cet enseignement est bien moindre chez les phallocrates :
pulsions sexuelles démesurées, sens des responsabilités
inexistant, sentiment de supériorité constant, prise d'initiative
déplorable, un égoïsme certain, le mensonge pour parole et une
empathie absente. Je ne met pas en contraste la femme, soumise et
apathique, mais j'attire simplement votre attention sur la faiblesse
de cette méthode. Ne désespérez pas, la castration chimique finira
bien par être obligatoire ! Je vous entend déjà vous écriez
« elle est folle... ce serait la fin de l'être humain ! ».
Si seulement... Au moins on n'aurait plus à lire les blogs
larmoyants de notre espèce dégénérée.
Oui, car je
déteste aussi les blogs... surtout ceux où les gens racontent leur
vie médiocre en l'illustrant de photos floues et mal cadrées. Ces
moments d'intimité qui font l'objet d'une description enthousiasmée,
ces passions lamentables exposées comme des trésors, ces
décorations affreuses qui décorent vos pages, ces recettes de
cuisine immangeables qui nous empoisonnent... on s'en fout !
Trouvez-vous des amis, un psy ou un chien à qui raconter vos plates
histoires. On passe d'un blog à l'autre, et on s'emmerde. De temps à
autre on tombe sur un recueil plus piquant, où la complaisance
laisse place aux sarcasmes, à l'impertinence et aux persiflages,
comme celui de Mademoiselle
Hormone Polypeptidique
, qui bafoue
l'amour, crache sur l'amitié et défèque sur l'enfantement. À
première vue, elle semble incarner un écrit sagace, brutal et
immoral qui se veut pourfendeur du couple, de la maternité et de la
sociabilité et voilà qu'elle fête son énième article en
dévoilant à ses lecteurs son visage de midinette ! Louant son
amour pour Monsieur Porte Postiche, elle renoue avec le mâle de
l'espèce humaine en nous servant une écœurante manifestation
d'affection... serais-je la dernière à vouer une aversion morbide
pour l'ensemble du genre humain ?! Mais regardez donc... je suis
même obligée de partager ces pages avec un bande de dégénérés
consanguins : un ennemi du mercantilisme et du bon goût
littéraire, une chemise noire de la condescendance, un barde de la
concupiscence et d'autres Hommes de lettre fastidieux.
Oui, car en
plus je me déteste moi...
Nousantra
Nouhanda, soit le père de mes enfants. repeuplons ensemble la planète d'extrémistes aigris...
RépondreSupprimeren plus t'es doué pour ca! One shot, one child!
Profites-en pour ramener ta cousine Mlle Vasopressine, pour un Gang-Bang révolutionnaire...
RépondreSupprimerOn y pendra quelques bourgeois(es)! One shot, one killed!
Un simple regard sur le monde peut faire l'effet d'une ligature des ovaires. Malheureusement, il semble que ce ne soit pas donné à tout le monde.
RépondreSupprimerBientôt 7 milliards, réjouissons-nous du pouvoir de la vie qui nous force déjà à nous entasser les uns sur les autres et à se disputer l'énergie nécessaire à nos besoins et autres petits plaisirs... comme celui d'écrire un blog.
Ne soyons pas si dure avec nos congénaires, car il y a de la place pour tout le monde sur cette terre... pourvu qu'on se débarrasse des Autres évidemment !!!
RépondreSupprimer